Connaître la réglementation sur les places PMR vous évite des sanctions pouvant atteindre 135 € et garantit le respect des droits fondamentaux. Selon le ministère de la Transition écologique, 90% des copropriétés françaises présentent encore des défaillances d’accessibilité. Savez-vous quels sont vos droits réels concernant ces places spécialement aménagées ?
Le cadre juridique des places PMR : textes fondamentaux et évolutions récentes
Le cadre réglementaire des places PMR repose sur plusieurs textes fondamentaux du droit français. Le Code de la construction et de l’habitation constitue la base légale principale, complété par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Cela peut vous intéresser : Choisir le meilleur sac à dos pour voyager avec style
Cette loi handicap de 2005 a marqué un tournant décisif en instaurant l’obligation d’accessibilité généralisée. L’article L111-7-3 du Code de la construction impose désormais des normes strictes pour les constructions neuves et les rénovations importantes. Les arrêtés d’application du 1er août 2006 et du 20 avril 2017 précisent les modalités techniques d’aménagement des places de stationnement.
Les évolutions récentes témoignent d’un renforcement progressif des exigences. Le décret du 24 décembre 2015 a durci les sanctions financières, portant l’amende à 135 euros. Plus récemment, l’ordonnance du 23 septembre 2020 a simplifié les procédures de contrôle et renforcé les pouvoirs des agents verbalisateurs dans les copropriétés privées. Pour approfondir ces aspects juridiques essentiels, n’hésitez pas à parcourir ce site spécialisé.
A lire aussi : Actualités : les sujets essentiels à ne pas manquer cette semaine
Ces obligations légales dans les différents types de stationnement
Les règles d’aménagement des places handicapées varient selon le type d’établissement concerné. Chaque catégorie de stationnement obéit à des normes précises définies par le code de la construction et de l’habitation.
Voici les obligations spécifiques à respecter selon votre situation :
- Établissements recevant du public (ERP) : Minimum 2% des places totales avec dimensions de 3,30m x 5m, signalisation verticale obligatoire et cheminement accessible depuis l’entrée principale
- Copropriétés neuves : 5% des places privatives doivent être adaptables (largeur minimale de 3,30m), avec possibilité de transformation ultérieure selon les besoins des résidents
- Parkings publics : 2% des emplacements avec bande d’évitement de 0,80m, revêtement antidérapant et pente maximale de 2% vers l’évacuation des eaux
- Voirie urbaine : Au moins une place PMR par tranche de 50 places payantes, positionnée à proximité des équipements publics et commerces de première nécessité
Ces pourcentages constituent des minimums légaux. Les collectivités peuvent imposer des ratios plus élevés selon leurs politiques d’accessibilité locales.
Comment distinguer une place adaptée d’une place réservée ?
La distinction entre place adaptée et place réservée repose sur des critères techniques et juridiques précis. Une place adaptée répond à des normes d’accessibilité strictes définies par le Code de la construction et de l’habitation, tandis qu’une place réservée bénéficie simplement d’une priorité d’usage sans aménagement spécifique.
Les places adaptées doivent respecter des dimensions minimales de 3,30 mètres de largeur et 5 mètres de longueur, avec un passage latéral de 0,80 mètre. Elles disposent d’une signalisation au sol et verticale réglementaire, d’un revêtement non glissant et d’un accès direct aux parties communes sans obstacle. La pente ne peut excéder 5 % selon les normes PMR.
Une place réservée, en revanche, correspond à un emplacement de stationnement classique bénéficiant d’une priorité d’attribution aux personnes handicapées dans le règlement de copropriété. Elle ne nécessite pas d’aménagements particuliers mais garantit un accès privilégié aux résidents concernés par une décision de l’assemblée générale.
Droits et devoirs des titulaires de carte mobilité inclusion
La carte mobilité inclusion stationnement ouvre des droits spécifiques mais s’accompagne également d’obligations précises. Cette carte permet au titulaire de stationner gratuitement sur les places payantes et d’utiliser les emplacements réservés aux personnes handicapées, sous réserve du respect des conditions d’attribution.
Pour obtenir cette carte, vous devez présenter un taux d’incapacité d’au moins 80% ou bénéficier de la prestation de compensation du handicap pour un trouble de la mobilité. La demande s’effectue auprès de la maison départementale des personnes handicapées de votre lieu de résidence, avec un délai d’instruction de quatre mois maximum.
En copropriété, les titulaires de CMI jouissent d’un droit prioritaire sur les places PMR lorsqu’ils résident dans l’immeuble. Cette priorité s’applique même si plusieurs résidents possèdent une carte. Le syndic doit alors organiser l’attribution selon les besoins spécifiques de chaque personne handicapée.
La révocation de la carte intervient en cas d’usage frauduleux, de non-restitution après expiration ou si les conditions d’attribution ne sont plus remplies. Le non-respect de ces obligations expose le titulaire à une amende de 135 euros et au retrait définitif du titre.
Sanctions et recours en cas de non-respect de cette réglementation
Le non-respect de la réglementation sur les places handicapées expose les contrevenants à des sanctions pénales et administratives strictes. Le stationnement illicite sur une place réservée aux personnes handicapées constitue une contravention de 4ème classe, passible d’une amende forfaitaire de 135 euros, pouvant être majorée jusqu’à 375 euros en cas de non-paiement.
Les constructeurs et propriétaires qui ne respectent pas les quotas d’aménagement obligatoires s’exposent à des sanctions administratives pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros. La non-conformité des aménagements fait également l’objet de mises en demeure avec obligation de mise aux normes dans un délai imparti.
Les victimes de ces infractions disposent de plusieurs recours. Elles peuvent signaler les violations aux autorités compétentes, saisir le défenseur des droits ou engager des actions en justice. Les associations de défense des droits des personnes handicapées jouent un rôle crucial dans l’accompagnement de ces démarches et peuvent se constituer partie civile dans les procédures contentieuses.
Vos questions sur les places de stationnement handicapées
Quelle est la différence entre une place adaptée et une place réservée aux handicapés ?
Une place adaptée répond aux normes PMR (dimensions, dévers, revêtement) selon l’arrêté du 1er août 2006. Une place réservée est simplement signalée par un panneau sans obligation d’accessibilité physique.
Combien de places handicapées sont obligatoires dans une copropriété ?
Le code de la construction impose 2% minimum des places en copropriété neuve (article R.111-19-4). Pour l’existant, aucune obligation légale mais possibilité de créer des places adaptées lors de travaux de rénovation.
Ai-je le droit de me garer sur une place handicapée si j’habite dans la copropriété ?
Non, même en tant que résident propriétaire. Seuls les détenteurs d’une carte mobilité inclusion ou européenne de stationnement peuvent utiliser ces emplacements, selon l’article R.417-11 du code de la route.
Comment faire respecter la priorité d’une place PMR dans ma résidence ?
Contactez d’abord le syndic pour rappeler la règlementation. En cas de récidive, signalez aux forces de l’ordre. Le règlement de copropriété peut prévoir des sanctions internes complémentaires pour usage abusif.
Quelles sont les sanctions si on ne respecte pas la réglementation sur les places handicapées ?
L’article R.417-11 prévoit une amende de 135€ et 3 points de permis. En cas de stationnement gênant l’accès, la contravention peut atteindre 35€ sans retrait de points selon l’infraction constatée.










